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Octobre 2022 

Burnout 

On ne présente plus le burnout, ou syndrome d’épuisement lié au travail que beaucoup considèrent comme le mal professionnel du siècle. Tout le monde ou presque connait quelqu’un qui a fait un burnout dans son entourage familial ou professionnel. Nous avons récemment lu l’article paru le 5 novembre 2021 dans Psychologie Magazine intitulé « le burnout est le signal d’un dysfonctionnement collectif ». Il a mis des mots éclairants sur notre vision du burnout mais également sur certaines situations de RPS et nous vous livrons ici ce qui nous a marqué dans cet article (les citations sont entre guillemets).

On dit trop souvent que le burnout est une affaire personnelle ! Que celui ou celle qui fait un burnout devait avoir des problèmes à la maison, qu’il s’agit de quelqu’un de fragile et autres idées reçues… Au final dans de nombreux cas faire un burnout est comme attraper une maladie honteuse et le salarié qui tombe se sent extrêmement coupable mais aussi extrêmement dévalorisé. Casser la spirale sera souvent long et difficile, demandera un soutien de l’entourage familial et dans certains cas un accompagnement par un professionnel.

Dans le milieu professionnel, il arrive qu’on stigmatise la personne qui tombe car elle perturbe le « ronron quotidien » d’une équipe. Il est plus facile de se dire que les causes du burnout sont strictement personnelles car on se sent protégé soi-même d’en faire un et on évite de se poser des questions.

En réalité, personne n’est à l’abri et le burnout touche tout le monde, les hommes comme les femmes et toutes les professions. Ce sont d’ailleurs bien souvent des personnes très engagées dans leur travail et assez dévouées à leur employeur qui sont le plus touchées.

Et si nous regardions le burnout avec un autre regard ?

Contrairement à ce que l’on pense souvent, la première cause d’un burnout n’est pas psychologique mais physiologique, c’est une réaction du corps qui se met en mode d’alerte le temps d’un danger. Lorsque ce mode d’alerte dure trop longtemps, le corps s’épuise, se brûle de l’intérieur, et cette fatigue de fond aura des répercussions sur le moral. A l’épuisement physique s’ajoute l’épuisement émotionnel. Le burnout est souvent le résultat d’un long processus.

Dans les faits, si un collègue est tombé, c’est parce qu’il s’est retrouvé « durablement exposé à des facteurs de stress professionnels » importants de manière répétée. Cela veut dire que tous les membres de l’équipe se sont eux aussi retrouvés exposés à ces mêmes facteurs. Tous ne tomberont pas car chacun réagit différemment et il n’existe pas de lien direct et simple entre une situation de travail et le burnout. Mais lorsqu’aux problèmes professionnels viennent s’ajouter des problèmes personnels comme un divorce, un enfant malade, un parent en fin de vie…, le stress va augmenter et à un moment il n’est plus possible de tout gérer. C’est probablement pour cela qu’il est plus facile de stigmatiser la personne que l’organisation.

Quand la fatigue de fond ne passe pas avec les vacances et que l’accumulation de tensions et de stress reprend sitôt le retour au travail, il est grand temps de s’interroger.

Si on y regarde de plus près, « le burnout est le signal d’un dysfonctionnement collectif » et il faut le traiter comme tel. « C’est le signal d’un collectif en panne, soumis à des facteurs de stress, des risques professionnels, qui ont fait tomber l’un de ses membres ». En s’interrogeant sur le collectif, on va créer un « climat de sécurité psychologique » pour l’ensemble de l’équipe mais aussi pour la personne qui est tombée, ce qui va lui permettre de déculpabiliser. Le collectif ce n’est pas simplement le café le matin en arrivant. C’est tout l’environnement de travail quotidien. On a trop souvent tendance à empiler les contraintes, à « toujours faire plus avec moins : plus de qualité avec moins d’argent, se réorganiser sans avoir les ressources pour le faire, aller plus vite avec un projet qui reste identique », plus de projets, moins de collègues, moins de budget… et à dire « ça va le faire » car c’est important et urgent pour le CEA qu’à faire une pause. Mais au final, cela finit par mettre les salariés en difficulté, car ils se retrouvent dans une « situation impossible » avec une augmentation du stress, des tensions…. « Ce sont nos temps personnels qui vont devenir la variable d’ajustement de ce système qui dysfonctionne et cela engendre plus de burnout car cela crée une augmentation de la charge de travail et une raréfaction de notre histoire d’amour*, de nos voyages, de nos temps de lecture ou de repos… » Le travail devient subi et conduit à la spirale du burnout !

*NDLR : Cette formulation dans l’article fait référence à la diminution du temps passé avec notre compagne ou notre compagnon

Le burnout d’un collègue doit être un signal de dysfonctionnement de l’équipe qui doit alerter le manager et la toute chaine hiérarchique. C’est le moment pour lui de « revenir à la réalité » en regardant le problème avec courage. « Ce n’est pas honteux. Ce qui le serait, serait de ne pas pouvoir le regarder en face », de faire comme si rien ne s’était passé ! Ne rien faire c’est aussi terrorisant pour ceux qui restent en les renvoyant à « une forme de cécité et de surdité managériale » !

Bien sûr, il n’y a pas de recette miracle ! Réparer le collectif passe par la parole et les échanges sur les facteurs de stress et les risques psychosociaux et pas uniquement sur la répartition de la charge de travail du collègue qui est en burnout et dont on ne connait pas la durée d’absence. « S’il est tombé c’est qu’il est charrette et tout le monde est déjà charrette ». « Un des six facteurs qui précipite le burnout c’est le collectif clivé, des relation tendues ».

Tous les échanges vont permettre de mettre le doigt sur ce qui dysfonctionne comme « les facteurs de stress, les risques psychosociaux », et doit amener à corriger. Ce sera aussi extrêmement déculpabilisant pour celui qui reviendra puisqu’il pourra sentir que son burnout « n’est pas de sa faute » en mettant en évidence une responsabilité organisationnelle. A son retour, il pourra aussi constater que « les conditions de travail ont changé ».

Bien sûr, il n’y a pas de recette miracle ! Réparer le collectif passe par la parole et les échanges sur les facteurs de stress et les risques psychosociaux et pas uniquement sur la répartition de la charge de travail du collègue qui est en burnout et dont on ne connait pas la durée d’absence. « S’il est tombé c’est qu’il est charrette et tout le monde est déjà charrette ». « Un des six facteurs qui précipite le burnout c’est le collectif clivé, des relation tendues ».

Tous les échanges vont permettre de mettre le doigt sur ce qui dysfonctionne comme « les facteurs de stress, les risques psychosociaux », et doit amener à corriger. Ce sera aussi extrêmement déculpabilisant pour celui qui reviendra puisqu’il pourra sentir que son burnout « n’est pas de sa faute » en mettant en évidence une responsabilité organisationnelle. A son retour, il pourra aussi constater que « les conditions de travail ont changé ».

Responsabilité organisationnelle : exemple

Un burnout dans un labo : faut-il systématiquement stigmatiser le chef de labo et le considérer comme un mauvais manager ? Et si on ne lui avait tout simplement pas donné les moyens de travailler ? Budgets, programmes, ressources contraintes, et au final pas le temps de faire le management, c’est-à-dire s’occuper des humains !

La responsabilité managériale est aussi et surtout celle des étages supérieurs !