La COP29, Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tenait cette année à Bakou en Azerbaïdjan, s’est achevée le 24 novembre au terme d’un processus chaotique. Alors que les effets du réchauffement climatique s’aggravent, les pourparlers n’ont pas dégagé d’accord satisfaisant qui réponde aux exigences et à l’urgence de la crise climatique.
Comme la précédente (COP28), cette édition 2024 s’est avérée décevante. Parmi les principales annonces, les pays développés se sont engagés à mobiliser 300 milliards dollars d’ici à 2035 pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. Ce nouvel objectif collectif, s’il peut paraitre financièrement important, se situe en dessous des besoins croissants, que la Confédération syndicale internationale (CSI) avec les ONG estiment à plus de 1300 milliards de dollars annuels. Par ailleurs, alors que diverses formes de financement seront mobilisées, le risque est important de voir de nouveaux prêts s’ajouter en lieu et place de subventions ou dons directs.
Dans un autre registre, malgré l’impact du changement climatique sur le monde du travail, le programme sur la transition juste, adopté l’an dernier lors de la COP28, reste au point mort. Il n’y aura pas d’action efficace sans implication concrète des travailleurs et des travailleuses. Enfin, l’appel à « une transition hors des énergies fossiles » exprimé lors de la COP28 n’a pas été réaffirmé à Bakou.
L’UNSA, aux côtés du mouvement syndical européen et international, s’interroge sur la crédibilité des COP qui ne parviennent plus à jouer leur rôle de moteur de la transformation écologique et du progrès social. Le contexte international tendu pas facilité la tâche des négociateurs et négociatrices présents pendant cette quinzaine. La présidence de l’Azerbaïdjan, pays pétro-gazier, au positionnement géopolitique controversé, a également joué en défaveur de décisions ambitieuses, entraînant notamment une crise diplomatique avec la France.
Si les sommets mondiaux restent indispensables pour fixer un cadre multilatéral légitimant la lutte contre le changement climatique, ils ne sont plus suffisants pour que la transformation écologique soit à la hauteur.
Les prochains enjeux sont pourtant de taille. Les contributions arrêtées au niveau national que sont les plans d’action climatique de chaque Etat indiquant comment réduire les émissions et s’adapter aux effets des changements climatiques, doivent être publiées en février 2025. Alors qu’en France les annonces de plans sociaux et de licenciements se multiplient, l’UNSA rappelle l’importance du dialogue social à tous les niveaux pour que les transformations ne se fassent pas au détriment des plus précaires et vulnérables, en France et dans le monde. L’UNSA ne le répètera jamais assez : le coût de l’inaction face au changement climatique sera à terme bien plus élevé que celui de la transformation et de l’adaptation.
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