L’UNSA s’inquiète de l’évolution envisagée du CPF comme un outil adéquationniste à la main des entreprises.
L’UNSA était présente le 21 novembre 2024 à un colloque organisé par le ministère du Travail et de l’Emploi sur les 10 ans duCompte personnel de formation (CPF).
Pour la ministre démissionnaire Astrid Panosyan-Bouvier, le CPF doit devenir un outil de ressources humaines. L’UNSA est opposée à cette évolution du compte personnel de formation pour le salarié vers un compte “professionnel” de formation à la main de l’employeur. Cette volonté n’est cependant pas nouvelle et ne sera sans doute pas remise en cause par la récente censure du gouvernement.
En effet, l’objectif affiché, soutenu par la Caisse des Dépôts, est le co-financement du CPF par les entreprises via l’abondement pour rediriger les salariés vers des “formations stratégiques pour la compétitivité” .
Cette politique adéquationniste se décline sur deux tableaux.
Au niveau de l’entreprise, le CPF serait maintenant vu comme un outil RH du fait de son cofinancement par l’abondement des employeurs.
Aujourd’hui, le co-financement ne représente que 5% du budget total du CPF. Pour augmenter cette part, la Caisse des Dépôts a annoncé avoir mis en place un outil permettant aux entreprises de flécher la dotation vers des certifications spécifiques et de définir une échéance pour l’utilisation de ces financements. Ce changement vise à garantir que les fonds des entreprises soient utilisés de manière ciblée, en soutien de la stratégie de formation des entreprises.
Au niveau du marché du travail, les différents intervenants ont précisé que l’objectif du CPF serait de renforcer l’impact des entreprises et des branches sur le choix des formations suivies par les salariés. L’enjeu est de mieux orienter les formations vers les secteurs stratégiques et les métiers en tension. En ce sens, le CPF deviendrait donc un levier pour répondre aux besoins des secteurs en tension, tels que l’intelligence artificielle ou la cybersécurité.
Pour l’UNSA, ce glissement pourrait remettre totalement en cause le principe de « la liberté de choisir son avenir professionnel » énoncé dans la loi de septembre 2018 et la raison d’être du CPF qui deviendrait un outil adéquationniste quasi exclusivement à la main des entreprises.