L’une des missions principales du syndicalisme consiste à porter et à faire progresser les revendications et les attentes collectives des salariés. Pour l’UNSA SPAEN, ces attentes concernent naturellement le volet social, notamment les rémunérations et les conditions de travail.
Au-delà de ces thématiques, classiquement abordées par un syndicat, l’UNSA SPAEN considère qu’il est indispensable d’intervenir sur le contenu de nos métiers. En effet ce sont eux qui conditionnent à la fois l’écoute que nous accorderont les pouvoirs publics mais aussi l’intérêt, le sens du travail et la satisfaction que les salariés y trouvent.
Notre analyse est que, dans tous ces domaines, le financement est le « nerf de toute choses ». Pour nous, le « modèle économique » du CEA ou, plutôt, les « modèles économiques » tant ils sont divers d’une direction à l’autre, sont au cœur des problématiques du CEA civil.
Dans de nombreuses directions (DRF et DRT en particulier), le fonctionnement est conditionné par des financements morcelés et axés sur le court / moyen terme.
Pour l’UNSA SPAEN, non seulement les logiques de financement à court et moyen termes sont inadaptées à nos activités, mais elles ne donnent pas au CEA la possibilité d’établir une stratégie suivie pour répondre aux missions (par exemple transitions numérique, énergétique …) que les pouvoirs publics lui ont confiées. Les financements récurrents (la subvention) ont été réduits à des niveaux où ils rendent impossible la poursuite d’une politique de recherche et d’innovation suivie et cohérente.
Au fond, les autorités de tutelles confient des missions importantes au CEA, de plus en plus nombreuses, sans lui indiquer la stratégie à suivre ni surtout lui donner les moyens d’en définir une.
Pour l’UNSA SPAEN, c’est bien à ce niveau que se situe le nœud du problème : la précarité de notre fonctionnement et de nos financements n’est que le reflet d’une absence de vision à long terme, à laquelle l’utilisation de quelques mots-clefs ne peut pas pallier. C’est de cette absence de vision, et du refus de la prise de risque nécessaire aux activités de recherche et d’innovation, que découlent la précarité de nos financements et de nos activités, l’absence d’écoute de nos revendications ainsi qu’une grande part de nos difficultés de fonctionnement. C’est aussi de cette absence de vision que découle la perte de sens des salariés face à leur travail.
L’UNSA SPAEN vous propose donc, dans cette lettre d’information, son analyse du « sourd malaise » qui découle de notre situation, fait d’un mélange d’incompréhension, de perte de sens au travail, et de désorganisation qui semble frapper notre organisme. Nous considérons que les dysfonctionnements actuels, les défaillances de nos modes de financement, et les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui proviennent toutes d’une incapacité de nos donneurs d’ordre à définir, pour nos activités civiles, les perspectives à long terme qu’elles nécessiteraient.
Nous vous exposerons, par ailleurs, les actions entreprises par l’UNSA SPAEN dans la logique du « syndicalisme de solutions » pour porter, auprès des décideurs politiques, une réorientation de la marche de notre organisme.