Le rapport du groupe d’experts sur le SMIC vient d’être rendu public après la consultation de la CNNCEFP* . Pour l’UNSA, ses préconisations sont loin de répondre aux enjeux de pouvoir d’achat des salariés et de lutte contre la pauvreté.
Malgré un changement de sa composition, le groupe d’experts sur le SMIC continue de recommander au gouvernement de ne pas donner de coup de pouce au salaire minimum. Après avoir été anticipée au 1er novembre dernier, l’augmentation automatique du SMIC ne sera donc vraisemblablement pas suivie d’une revalorisation supplémentaire le 1er janvier prochain.
Pour l’UNSA, le SMIC constitue le socle plancher au-dessus duquel les minima conventionnels horaires se négocient. Il est aussi un rempart contre les baisses nominales de salaires.
L’UNSA revendique une hausse supplémentaire du SMIC pour augmenter son pouvoir d’achat et enclencher une dynamique de hausse de l’ensemble des salaires. En effet, ces derniers ont globalement diminué du fait de l’inflation au cours des deux dernières années.
En outre, invariablement, le groupe d’experts pousse à modifier les règles de revalorisation automatique du SMIC, les rendant potentiellement moins favorables. Pour l’UNSA, il serait socialement risqué d’emprunter cette voie. Les modalités d’indexation du SMIC assurent en effet le maintien du pouvoir d’achat du salaire minimum. C’est une donnée capitale.
L’UNSA partage néanmoins certains constats avec le groupe d’experts, notamment sur la nécessité de résorber le temps partiel subi et l’enchaînement des contrats courts, générateurs de pauvreté. Même adhésion concernant la suppresion des exonérations de cotisations sociales à partir de 2 SMIC, qui n’ont aucun effet sur l’emploi et la compétitivité et qui dégradent les finances publiques.
Sur cette dernier point, l’UNSA propose d’aligner le barème des allègements de cotisations sociales patronales sur les minima de branche et non sur le SMIC, lorsque les minima conventionnels sont inférieurs au salaire minimum. Au-delà, il conviendrait d’élargir la conditionnalité des exonérations de cotisations sociales à d’autres domaines, comme la révision des classifications ou l’égalité femmes/hommes.
L’UNSA, qui a été auditionnée dans le cadre de la préparation de ce rapport, maintiendra ses revendications pour l’amélioration des conditions de vie matérielles de l’ensemble des travailleuses et travailleurs, et notamment des plus modestes.
*Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle
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