Hier 18 novembre, dès l’ouverture de l’examen du budget de la Sécurité sociale au Sénat, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a annoncé une augmentation de 5 points du ticket modérateur des médicaments et des consultations médicales. Cette hausse, programmée pour 2025, entrainera un nouveau transfert de charges vers les complémentaires santé, estimé à 900 millions d’euros.

Le ticket modérateur représente la part des frais à la charge des assuré·e·s. Aujourd’hui, il est de 30 % pour une consultation chez le médecin et de 35 % pour un médicament à service médical rendu majeur ou important. Il s’élève à 70 % pour un médicament à service médical rendu modéré et certaines préparations magistrales et à 85 % s’il a un service médical rendu faible. Cette augmentation de 5 points du ticket modérateur vient s’ajouter à celle de 10 points sur les soins dentaires fin 2023 et au doublement des franchises et participations forfaitaires début 2024. Elle pourrait restreindre encore davantage l’accès aux soins, surtout pour les assurés les plus modestes et les 3 millions de personnes sans complémentaire santé.

Et ce n’est pas tout : le gouvernement envisagerait également de nouvelles franchises pour les dispositifs médicaux, augmentant encore plus le reste à charge pour les patient·e·s.

Ces choix des gouvernements successifs nous mènent vers une Sécurité sociale à deux vitesses et ce sans débat démocratique. Le petit risque est à la charge des assuré·e·s sociaux et le gros risque remboursé par l’assurance maladie. Ces hausses répétées du reste à charge réduisent la couverture universelle et égalitaire et accentuent les inégalités d’accès aux soins. Elles transfèrent davantage de charges vers le privé et les complémentaires santé et donc en direction des patient·e·s.

Pour l’UNSA, des pistes alternatives doivent être retenues pour garantir un accès équitable aux soins pour toutes et tous sans aggraver la charge financière des patient·e·s. En effet, d’autres solutions existent pour équilibrer le budget de la Sécurité sociale. En voici trois : arrêter les remboursements des médicaments à service médical rendu modéré ou faible, augmenter les taxes environnementales ou encore conditionner les exonérations de cotisations sociales dont bénéficient l’ensemble des entreprises.

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