NewsLetter
Novembre 2023
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître…
Une grande partie des accords qui gouvernent le fonctionnement du travail au CEA, structurent notre rémunération, organisent notre temps de travail et finalement définissent notre convention collective datent du début des années 2000.
Certains plus récents intègrent des évolutions à la marge sans consacrer de véritable changement social.
Pour les primes, c’est le 21 mars 1989 ! avant la chute du mur de Berlin !
Il en va de même pour nos pratiques avec un « code de gestion » rédigé il y a bien longtemps, à disposition des RH et surtout pas diffusé aux salariés…
Et pourtant …
Avec environ 1000 recrutements par an et autant de départs, pour une grande partie des salariés du CEA, les accords sont aujourd’hui plus vieux que leur présence dans l’entreprise, et POURTANT :
- le monde change
- les règles changent, au niveau de l’Union Européenne puis en France :
- les congés, qui sont à présent considérés acquis même si vous êtes arrêté
- l’égalité professionnelle, avec la parentalité (ensemble des mesures liés à la maternité et la paternité), les avancements au retour de la maternité, la prise en compte de plus en plus fréquente de l’endométriose dans les accords d’entreprises.
- la non discrimination et le principe de “travail égal – salaire égal” qui commence à émerger en France et donne lieu à des actions en justice. Ce principe consiste à rémunérer les salariés en fonction des postes et les éventuelles différences de salaire doivent alors être justifiées par des critères objectifs. Le diplôme ne suffit plus !
- le temps de travail : Travail effectif, heures supplémentaires, temps de repos, déplacements, missions, etc. La différence est claire et le CEA n’y échappera pas. Les salariés travaillent pendant une durée définie par notre convention collective (39h50) et tout ce qui dépasse pose la question des heures supplémentaires.
- la transparence salariale, à venir avec une obligation d’être transposée dans la loi française en 2026 : tous les éléments de paie seront alors concernés : éléments variables, primes, etc.
C’est toute notre relation au travail qu’il faut revoir, le télétravail n’en est que la face visible…
Certains éléments de notre convention collective sont copiés des règles du public (sanctions, PMS), en contradiction avec le code du travail et notre statut de salariés de droit privé.
Toutes ces nouvelles règles mettent à mal notre vieille boutique, avec ses heures sup non déclarées, ses PMS “temps de repos”, ses carrières basées sur le diplôme, et finalement sa trop grande rigidité et complexité.
Un exemple : lors des commissions carrières puis des réunions de la commission de suivi égalité professionnelle, la direction nous explique que la différence de salaire entre les femmes et les hommes est souvent le fait des entreprises précédentes (quand les salariés ont occupé un emploi précédent) et que le CEA n’y peut rien. N’y peut rien ? Au contraire, il suffit simplement de sortir des contraintes pour corriger cette différence de traitement. Il en va de l’égalité professionnelle et du principe de travail égal / salaire égal.
La route est encore longue et nous aurons besoin d’un maximum de salariés avec nous pour changer les mentalités et faire entrer enfin le CEA dans le 21ème siècle, en phase avec ces évolutions sociales.