Lancé en 2018 dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences (PIC), le dispositif « prépa apprentissage » visait à accompagner les jeunes vulnérables (16-29 ans) vers l’apprentissage en leur offrant un accompagnement personnalisé avant leur entrée en formation.
Après 5 années d’expérimentation, les résultats publiés dans une récente note du Cereq sont mitigés, notamment en raison de la gouvernance du dispositif.
Une réponse aux besoins de préparation des jeunes
Les « prépas apprentissage » étaient conçues pour répondre aux jeunes sans emploi ni formation, souvent issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ou des zones rurales à revitaliser. Le parcours d’accompagnement est varié : ateliers de remise à niveau, immersion en entreprise, accompagnement administratif, etc.
Des résultats positifs, mais des défis à surmonter
Le bilan global du dispositif reste mitigé : si 43 % des jeunes ayant quitté le programme entre 2019 et 2022 avaient signé un contrat d’apprentissage, le taux de réussite varie fortement selon les projets et les territoires. Les prépas « sectorielles », structurées autour de formations courtes, ont mieux accompagné les jeunes vers une intégration rapide en apprentissage. En revanche, les prépas « généralistes », plus longues et axées sur la découverte des métiers, ont souvent vu leurs participants retourner vers des parcours d’insertion, faute d’une stabilité préalable et d’un suivi adapté.
Les acteurs de l’insertion ont souligné l’importance d’une approche socio-éducative plus solide, en particulier pour les jeunes les plus éloignés du marché du travail, qui nécessitent davantage qu’une simple orientation vers un CFA. L’UNSA estime cet accompagnement primordial.
Un pilotage décentralisé à revoir
L’un des grands enseignements du dispositif réside dans son manque de coordination territoriale. Si l’initiative a été largement décentralisée à travers 144 projets, il n’y a pas eu de véritable régulation locale entre les différents acteurs. Cette absence de pilotage a engendré une concurrence malheureuse entre plusieurs dispositifs d’accompagnement, notamment avec les Missions locales et la Garantie jeunes, qui ciblaient une population similaire. Ces chevauchements ont brouillé les repères tant des jeunes et que des acteurs locaux. Ainsi, L’exemple des prépas apprentissage démontre la nécessité d’une approche locale plus intégrée pour l’accompagnement des jeunes.
Pour l’UNSA, une meilleure coordination entre les acteurs locaux et une méthode plus individualisée sont indispensables pour améliorer les résultats d’un dispositif que nous défendons. Nous ne pouvons faire l’économie de ces constats pour les corriger. Surtout dans un contexte qui confirme l’efficacité de l’apprentissage pour l’entrée des jeunes au niveau bac et infra bac dans le marché du travail. Le dernier rapport de la Cour des comptes l’a encore récemment démontré.
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