Selon les derniers sondages, 70% des Français se déclarent favorables à l’instauration de la semaine de 4 jours. Mais face à cet engouement actuel, il est nécessaire de garder à l’esprit que changer une organisation du travail n’est jamais anodin.
La semaine de 4 jours oui, mais dans quelles conditions ? Et à quel prix ?

Débutons par définir ce qu’est la semaine de 4 jours, les formes qu’elle peut prendre :
• Sans réduction du temps de travail (« semaine en 4 jours ») : la semaine est alors dite « compressée » ou « comprimée ». Les salariés travaillent un jour de moins mais avec le même nombre d’heures hebdomadaire.
• Avec un mécanisme de réduction du temps de travail associé (« semaine de 4 jours »)
Les salariés travaillent un jour de moins avec une réduction du temps de travail et un maintien de la rémunération.

Poursuivons par les finalités les plus souvent mises en avant :
• Améliorer la qualité de vie au travail : cette démarche est généralement associée à un souci de meilleure conciliation vie professionnelle/ vie personnelle des salariés concernés.
• S’inscrire dans une démarche RSE : cette démarche permettrait d’apporter des réponses aux enjeux de la transition écologique par exemple en réduisant les coûts d’énergie d’une entreprise et les déplacements liés à l’activité.
• Favoriser l’attractivité de l’entreprise, valoriser la marque employeur :dans le contexte du marché du travail actuel, mettre en place la semaine de 4 jours peut être un levier d’attractivité et de fidélisation du personnel, une organisation innovante pour travailler « autrement ».

Sans oublier les points d’attention liés à une telle organisation :
• Mesurer le risque d’inadaptation de la semaine de 4 jours à l’organisation de l’entreprise : les contraintes de la production, la rentabilité attendue ou encore les spécificités de l’activité peuvent apparaître comme autant d’obstacles à la semaine de 4 jours.
• Mesurer le risque d’inadéquation de la semaine de 4 jours avec la vie personnelle des salariés : dans les principaux cas de figure, cet aménagement sera suivi d’un allongement des jours de travail. Pour certaines populations telles que les jeunes parents, les seniors ou encore les aidants, cela peut représenter une nouvelle contrainte.

La prévention de ces risques passe notamment par la négociation d’une étude de faisabilité (s’assurer de la comptabilité avec les besoins de l’entreprise et les salariés) : lors de cette étude seront relevés les prérequis organisationnels et les impacts pratiques d’un passage à la semaine de 4 jours.

A travers ces différents points, nous identifions un thème qui peut alimenter par exemple, la négociation obligatoire portant sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail. Quoi qu’il en soit, une telle organisation ne peut être vertueuse que si sa mise en place est bien préparée et discutée avec toutes les parties prenantes : employeur, salariés, représentants du personnel.

Notre équipe est à votre disposition pour échanger avec vous sur la pertinence de cette modalité d’organisation du temps de travail.

Anne-Charlotte QUENTIN
Juriste en droit social