À l’heure où certaines entreprises remettent en question le télétravail, la direction de l’animation et de la recherche statistique (DARES) publie une étude confirmant qu’il participe à une amélioration des conditions de travail. Toutefois, pour l’UNSA, il apparait clairement que cette amélioration ne touche qu’une minorité de travailleurs et qu’elle soulève parfois des problématiques plus profondes.
Avec la crise covid, le recours au télétravail a connu un essor important. Cependant, malgré cette progression, seul un quart des travailleurs bénéficient de cet aménagement. Autre disparité, ce sont majoritairement des cadres qui y ont accès (61%).
Même si les journées de télétravail se pratique bien souvent « sous contrôle » et/ou sous surveillance de la hiérarchie, l’étude menée par la DARES montre que cette organisation du travail influence la qualité des conditions de travail. Ainsi les télétravailleurs affirment :
• bénéficier de plus d’autonomie temporelle,
• travailler de manière moins intense,
• en contrepartie ils profiteraient moins du soutien social de leur hiérarchie et/ou de leurs collègues.
Dans la Fonction publique, les écarts de perception avec les salariés du privé sont un peu plus marquées. Positivement quand il est question d’autonomie et de réduction de l’intensité du travail, plus négativement lorsqu’il est question du soutien social.
Concernant l’exposition aux facteurs contraignants du travail, l’étude met en évidence que « ceux qui pratiquent [le télétravail] jouissent en moyenne de meilleures conditions de travail que les non-télétravailleurs ». Cette différence est particulièrement notable pour l’exposition aux exigences émotionnelles, au manque de reconnaissance et aux contraintes physiques. Toutefois l’UNSA s’interroge sur certains éléments qui ressortent de l’étude. Ainsi une partie des salariés souhaitant allonger leur temps de télétravail le feraient pour améliorer leurs conditions de travail et réduire leur expositions à des facteurs contraignants. Ce phénomène doit collectivement nous interroger puisque dans ces cas, le télétravail devient une stratégie d’évitement et révèle un problème structurel plus profond.
Enfin pour l’UNSA, reste que 75% des travailleurs n’ont pas accès au télétravail. Pour eux, il y a nécessité d’améliorer durablement les conditions de travail et d’organiser une meilleure articulation entre vie personnelle et vie professionnelle. S’il n’y a pas de méthode miracle pour répondre à ces enjeux, l’UNSA assure que les employeurs doivent s’appuyer davantage sur le dialogue social pour y parvenir.
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