Malgré le rejet du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025, des décisions importantes concernant le grand âge continuent d’être prises. L’UNSA exprime son inquiétude.
Une Conférence nationale de l’autonomie trop restreinte
Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a émis un avis critique sur un projet de décret instituant la future Conférence nationale de l’autonomie. Sa composition limitée écarte des acteurs essentiels tels que les associations et les représentants des retraités. L’UNSA estime cette exclusion incompréhensible alors que les salariés et les retraités contribuent largement au financement du système.
Des tarifs différenciés en EHPAD qui vont pénaliser les plus modestes
Un second projet de décret autorise les EHPAD à augmenter jusqu’à 35% leurs tarifs pour les résidents non bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement (ASH) et à réduire significativement l’accueil de personnes pauvres. L’UNSA conteste fermement à cette mesure qui pénalisera les résidents aux revenus modestes et de fragilisera l’accès aux EHPAD pour les plus vulnérables.
Le CESE, dans son avis « Soutenir l’autonomie » de mars 2024, préconise le remplacement de l’ASH par une prestation sociale dégressive en fonction des revenus, plafonnée et prise en charge par la 5e branche de la Sécurité sociale. L’UNSA soutient cette proposition et s’oppose aux tarifs différenciés entre les résidents en EHPAD. L’aide sociale à l’hébergement doit reposer sur la solidarité nationale et non sur les seuls résidents de ces établissements et leurs familles.
Un budget de la CNSA suspendu aux incertitudes politiques
Bien que le Conseil de la CNSA ait adopté son budget initial 2025, lequel prévoit 200 millions d’euros supplémentaires pour l’investissement dans les établissements, celui-ci reste soumis aux aléas politiques en l’absence d’adoption du PLFSS 2025. Les membres du Conseil ont d’ailleurs alerté sur la situation précaire de l’ensemble des acteurs du secteur.
Pour un financement solidaire et pérenne : l’urgence d’agir
Les 75-84 ans étaient 4,1 millions en 2020, ils seront 6,1 millions en 2030 et 6,8 millions en 2040. Face à cette hausse significative du nombre de personnes âgées, l’UNSA réaffirme l’urgence d’une réforme ambitieuse du financement de l’autonomie. L’UNSA appuie plusieurs pistes de financement justes présentées dans l’avis du CESE : réduction des exonérations de cotisations sociales, mobilisation des droits de succession, extension de l’assiette de la contribution de solidarité pour l’autonomie (CSA) aux revenus d’activité des travailleurs indépendants et aux compléments de salaires, redevance sur les bénéfices des EHPAD privés lucratifs… La solidarité nationale doit être au cœur de ce nouveau modèle de financement pour assurer un accompagnement digne et accessible à tous.
L’UNSA appelle à une mobilisation rapide des pouvoirs publics pour répondre aux besoins croissants de nos aînés.
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