NewsLetter 

schéma mixons nos énergies

Octobre 2022 

J’irais travailler sur la planête Mars 

« Le monde est plus proche de la colonisation de Mars que de la réparation des lieux de travail défaillants »

C’est le constat que fait Gallup, société de conseil en management, en ce milieu d’année 2022, face à la forte hausse du désengagement des employés, un désengagement encore plus élevé qu’en 2020 !

Le désengagement, c’est le refus de se faire manger par le travail, le refus de faire un jour un burnout, un dernier acte de résistance, une manière de dire « STOP ». « Vous continuez à exercer vos fonctions, mais vous ne souscrivez plus à la mentalité de la culture du surmenage selon laquelle le travail doit être votre vie » ! Mais il ne faut pas se tromper et rejeter la faute sur les salariés alors que la cause profonde est à chercher dans la nature même du travail d’une part et le contexte économique ou politique d’autre part.

Les principales causes citées dans l’étude State of the global workplace, ne sont pas sans rappeler certaines conclusions de l’enquête Technologia qui a été conduite au CEA entre l’été 2021 et le printemps 2022 à savoir :

  • Le traitement injuste au travail
  • Une charge de travail ingérable
  • Une communication peu claire de la part des responsables
  • Le manque de soutien de la part des responsables
  • Des contraintes de temps déraisonnables

 Alors que le CEA est de tous les programmes qui brillent depuis de nombreuses années, PIA, France Relance, France 2030… les yeux de ses salariés ne brillent plus depuis longtemps ! 12 ans de gel du point d’indice, DUE, mesurette pouvoir d’achat bien en dessous de l’inflation, sans parler des salariés coincés en bout de ligne ou ralentis en fin de carrière pour anticiper cette butée. La reconnaissance n’y est plus.

 Que dire de cette haute responsable hiérarchique qui indique à un expert international passionné par son activité et qui ne compte pas ses heures de travail qu’il ne passera pas E7 (dernier échelon, celui de la reconnaissance de l’expertise) : « que voulez-vous que j’y fasse ? ». La lassitude a gagné même les plus motivés !

 En parallèle du désengagement, la grande démission, arrive aussi au CEA. Les remontées de tous les centres montrent des indicateurs en forte hausse même si la Direction essaye de les minimiser en ne comptabilisant pas toutes les démissions comme telles (par ex après un congé sans solde, congé de formation, CDD ne finissant pas leurs missions ou transfert vers des organismes partenaires). Les ingénieurs, les chercheurs, sont eux aussi touchés par le phénomène qui ne se cantonne plus aux métiers de la restauration, de l’hôpital…. Et qui touche tous les âges !

 Après des années de « bon soldat » à s’épuiser à croire qu’ils pouvaient changer les choses de l’intérieur, de nombreux salariés veulent travailler dans un autre environnement. Reste à savoir quand le CEA prendra conscience qu’il est plus que temps de changer et comment il le fera : avec ou sans ses salariés ?