NewsLetter 

schéma mixons nos énergies

Septembre 2022 

Que faire ?

Et maintenant ?

La Direction exige que nous décidions à « quelle sauce nous allons être mangés ».

Nous comprenons qu’on nous fait ici payer notre clairvoyance quant au séisme qu’a provoqué l’absence d’une mesure équivalente pour le personnel en place lors de la réévaluation des salaires d’embauche en 2021.

Notre analyse est cependant que le rôle d’un syndicat n’est pas de répartir la misère de nos collègues. Le mouvement doit continuer, pour éviter d’être mangés, quelle que soit la sauce, pour soutenir les salariés qui se sont mobilisés depuis plus d’un an et surtout pour obtenir la pleine reconnaissance de nos engagements professionnels.

nuage de mots salaires

L’augmentation que la Direction souhaite négocier n’est qu’une correction inférieure à l’inflation. Nécessaire à prendre mais insuffisante. Et qui, surtout, ne résout pas la problématique de la baisse du pouvoir d’achat au CEA depuis le gel du point d’indice en 2010.

Nous sommes convoqués, sous la menace, à une bien curieuse négociation, la Direction ayant déjà fait miroiter aux salariés la somme de 155 euros pour chacun. Qui irait affronter l’incompréhension de ceux qui n’obtiendraient pas ce montant ? Est-ce là une manière de négocier ?

L’UNSA SPAEN considère que :

  • Répartir, c’est endosser la baisse (même limitée) du pouvoir d’achat de nos collègues.
  • Bien entendu, nous pourrions jongler pour proposer un ensemble de mesures obéissant à la logique d’un équilibre de répartition. C’est possible : par exemple, une telle logique avait été signée par l’unanimité des OS en décembre 2021 et reprise par la pétition signée en avril 2022 par 6000 salariés.  Nous sommes cependant trop conscients que l’équilibre adopté, quel qu’il soit, pourrait être instantanément annihilé par le rejet, sous couvert de difficulté de mise en œuvre*, d’une partie des mesures que nous proposerions.
  • Quelle que soit la répartition envisagée, nous considérons qu’il est de notre devoir d’en négocier la mise en œuvre au mieux des intérêts des salariés.

 *Ces « difficultés de mise en œuvre » constituent des objections courantes aux mesures que nous proposons. Par exemple, dans les premiers échanges que nous avons eus, la direction a affirmé qu’il serait difficile d’accorder la « rallonge » sous forme de points à cause de « difficultés de mise en œuvre ». C’est pourtant ce que nous lui demanderons.

Et demain ?

Le mouvement pour les salaires va se poursuivre. L’UNSA-SPAEN, qui avait « relancé » l’ensemble des députés et obtenu un rendez-vous avec la ministre de la recherche avant les congés d’été va repartir au charbon.

Alors, oui, nous sommes conscients du dérangement et des implications (y compris les retards et des difficultés de réalisation de certains objectifs).

Cependant, et au-delà même de la juste reconnaissance qui nous est encore refusée depuis trop longtemps, nous considérons que ce sont nos activités qui sont menacées à terme par l’effondrement de notre attractivité.

Notre conviction reste que le renouvellement des compétences est désormais une faiblesse majeure (utilisée par nos contradicteurs, notamment dans le domaine nucléaire) pour la pérennité de nos activités qui sont pourtant indispensables pour le futur de notre pays. L’enquête Technologia a fait apparaitre que 63 % des salariés jugent que la reconnaissance financière est insuffisante (dont 75% des A2) ; pourtant, une bonne moitié de salariés invisibles, n’osent pas s’exprimer. Peur de la hiérarchie ? Peur de l’image du gréviste, si éloignée de celle du chercheur… Quelle qu’en soit la raison, les organisations syndicales ne pourront pas peser si seulement 12 % des salariés affichent ce mécontentement en faisant grève. Il nous faut retrouver un vrai collectif où les salariés se soutiennent.

L’enquête Technologia a mis en évidence les très bonnes relations existant, en général, dans vos équipes de travail. Cette solidarité doit maintenant s’exprimer au-delà de vos programmes et de l’atteinte de vos objectifs. C’est nécessaire pour vous, mais aussi pour le futur de notre organisme et de nos métiers, dont l’attractivité est en train de s’éffondrer malgré leur importance majeure.

L’UNSA SPAEN vous proposera d’utiliser tous les moyens légaux pour faire pencher la balance en faveur des salariés : lobbying auprès des politiques, ralentissements aux entrées des centres, etc.

Pour cela, nous aurons besoin que vous soyez tous solidaires.

Pour un renouvellement du mouvement

  • L’UNSA SPAEN demandera à sortir du cahier revendicatif intersyndical les frais de mission et les IK. Il ne s’agit pas d’avantages mais de remboursements professionnels. Il n’y a aucune négociation à avoir sur ces sujets, nous attendons juste le RESPECT,
  • L’UNSA SPAEN va proposer un préavis de grève sur les missions professionnelles et engage tous les salariés à refuser collectivement de partir en mission tant que les frais professionnels n’auront pas été réévalués par la direction : RESPECT
  • L’UNSA SPAEN demandera à tous les salariés de montrer aux directeurs à quel point le fonctionnement de l’organisme doit aujourd’hui être rapidement simplifié : appliquons tous strictement l’ensemble des règles, procédures, processus, en particulier liés à la sécurité. Le faire volontairement et collectivement, c’est éviter les conflits et tensions entre nous et montrer que le CEA ne peut plus fonctionner comme cela : RESPECT
  • L’UNSA SPAEN utilisera tous les outils à sa disposition pour démontrer que la direction ne nous donne pas les moyens de réaliser correctement nos missions et ne reconnait pas nos valeurs individuelle et collective : RESPECT

Il est temps de choisir : Individualisme et mépris ou COLLECTIF ET RESPECT