NewsLetter
Novembre 2023
Réorganisation de la DRT
L’essentiel
La DRT est actuellement lancée dans un processus de restructuration profond impliquant la réforme de plusieurs de ses unités :
- le LITEN va quitter la direction pour être rattaché à la DES,
- les directions « transverses » qui assurent le support et les partenariats extérieurs (industriels d’une part, académiques de l’autres) vont être restructurés en profondeur.
160 salariés sur un effectif total de 274 seront impactés par des changements des conditions de travail sur la nouvelle direction transverse. Surtout, cette évolution préfigure une réorientation de la DRT vers des contrats plus importants et des partenaires plus gros, suggérant une évolution de la stratégie du CEA, et peut-être de la politique nationale en matière de réindustrialisation.
Malgré cette orientation stratégique, et bien que cette réorganisation impacte des salariés sur trois établissements, une majorité d’élus du comité national n’a pas jugé utile de prendre l’initiative d’une expertise nationale, laissant le CSE de Grenoble organiser l’expertise. Le CSE de Paris-Saclay, lors d’une motion, a demandé que les salariés impactés de cet établissement puissent être interrogés dans l’expertise de Grenoble pour ne pas se trouver marginalisés.
Une DRT qui se redéfinit
La DRT a engagé une restructuration double portant à la fois sur son périmètre (séparation du LITEN), mais aussi sur son organisation dans le but d’être au plus près des enjeux relatifs à sa mission de réindustrialisation de notre pays.
Rattachement du LITEN : la DES devient réellement la Direction des Energies
Ainsi, le LITEN, institut situé à Grenoble et Chambéry et travaillant sur les énergies nouvelles, va quitter la DRT et être rattaché à la DES.
Cette évolution apparait comme la conclusion logique de la création de la DES fin 2019, qui rassemblera désormais le pôle « énergie » du CEA. Ce rattachement du LITEN à la DES met ainsi un terme à une situation inutilement confuse ayant perduré ces trois dernières années durant lesquelles la DES assurait le contrôle d’une partie des programmes du LITEN, tout en le laissant rattaché à la DRT.
Cette évolution devrait, de même, permettre de garantir le soutien aux activités « énergies nouvelles », dont le besoin de financement reste élevé.
Une restructuration des unités transverses qui interroge sur la stratégie du CEA
Simultanément, la DRT va restructurer ses unités transverses,
- D’abord en rapprochant, au sein d’une nouvelle direction déléguée, les unités jusqu’ici en charge de la valorisation, des partenariats industriels, des conventions régionales et européennes.
- Ensuite, par le renforcement des supports en les regroupant et en créant une cellule achat pour accompagner les prescripteurs ;
- Enfin, par la création d’une direction dédiée aux partenariats académiques pour renforcer les liens avec la recherche fondamentale, que ce soit celle de la DRF ou celle de partenaires internationaux.
La nouvelle organisation « plus centralisée » devrait, d’après la direction, permettre d’améliorer l’efficacité des unités gérant les partenariats en leur donnant une vision globale de l’ensemble des actions de la DRT.
L’objectif présenté par la direction consiste aussi à fluidifier le traitement du rôle de la DRT lors de la phase de maturation entre recherche académique et industrialisation. Cela passe par l’association permanente de l’ensemble des intervenants (chercheurs, financeurs publics et industriels) à la totalité des phases d’un projet plutôt que successivement.
Surtout, ce nouveau mode de fonctionnement devrait, toujours selon la direction, permettre de se recentrer sur des partenariats plus importants plutôt que sur une multitude de petits contrats, soulageant les phases de construction de projet et participant à la QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail) de la DRT.
Quelle est la place du CEA dans la réindustrialisation de la France ?
Si la logique poursuivie par la direction de la DRT assume de privilégier les contrats importants et passés avec les gros partenaires, elle laisse planer la menace du désengagement des partenariats avec les PME, alors que ces dernières manquent cruellement au tissu industriel français. Cette nouvelle orientation, si elle se confirme, pose la question des axes qui seront privilégiés pour la réindustrialisation de la France voulue par les autorités politiques et du rôle que le CEA pourrait y jouer.
Le comité national n’a pas voulu se saisir de ces interrogations portant sur la stratégie globale de la DRT et du CEA. Le CSE de Grenoble, sur lesquels se trouvent la majorité des salariés concernés, a décidé de lancer une expertise sur ce projet de la direction ; plutôt que de lancer sa propre expertise, le CSE de Paris-Saclay s’est associé à celle de-ci.
Espérons que l’expertise permettra d’éclairer pleinement l’ensemble des aspects de cette réorganisation.