Hier 11 novembre, Laurent Wauquiez a annoncé avoir obtenu du gouvernement une revalorisation de toutes les retraites à partir du 1er janvier 2025, alors même que le PLFSS pour l’année n’a pas terminé son circuit parlementaire. Cette mesure concernerait tou·te·s les retraité·e·s et viserait à les protéger de l’inflation.
A première vue, l’annonce peut sembler conforme aux revendications de notre organisation syndicale. Cependant, elle cache une réalité bien différente. Si elle est intégrée dans le PLFSS 2025 par le gouvernement, la proposition remplacerait alors le report de la revalorisation des pensions par une désindexation partielle. En effet, les pensions de base et des régimes alignés seraient revalorisées à hauteur de la moitié de l’inflation, soit environ 0,9 %, contre 1,8% si les règles actuelles étaient appliquées. Une revalorisation supplémentaire serait accordée aux petites retraites inférieures au SMIC en juillet 2025.
De 2017 à 2022, les retraité·e·s ont déjà connu une perte de pouvoir d’achat de 3,2%
Pour l’UNSA, cette mesure constitue une nouvelle désindexation qui ne porte pas son nom. Elle est inacceptable car elle touchera la totalité des pensions de base et des régimes alignés. A l’inverse du compromis trouvé mi-octobre par l’ARGIC-ARRCO avec une revalorisation de 1,6% des pensions complémentaires, cette mesure si elle est adoptée continuerait d’accentuer les discriminations entre le secteur privé -bénéficiaire de l’AGIRC-ARRCO- et le secteur public, sans régime complémentaire. Elle aggraverait également les inégalités entre les retraité·e·s non-cadres, pour lesquels 2/3 de leur pension sont issus du régime de base, et les cadres, dont seulement 1/3 de leur pension provient du régime de base.
L’UNSA réaffirme que d’autres solutions plus justes existent pour équilibrer le budget de la Sécurité sociale et maintenir les revalorisations sans affecter les retraité·e·s : majorer progressivement les cotisations employeurs ou encore augmenter les impôts des grandes entreprises ou sur les hauts revenus. L’UNSA rappelle que l’ancien gouvernement avait justifié sa réforme des retraites en prétendant défendre les pensionné·e·s les plus modestes par la hausse de leurs pensions. Cette promesse, belle et bien enterrée, confirme une nouvelle fois l’injustice de la réforme.
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