NewsLetter
Novembre 2023
Sobriété : Enjeu de société ou pénurie déguisée ?
Sobriété : Yes we can
La sobriété peut correspondre à une utilisation raisonnée des ressources (finies) de notre environnement ; elle vise à en supprimer le gaspillage et à susciter les adaptations « raisonnables » qui nous permettent d’en réduire la consommation. La baisse (-9%) de la consommation d’électricité constatée durant l’hiver 2022-2023, obtenue sans coupure ni dégradation de notre qualité de vie, illustre clairement qu’il existe des gisements d’économie.
Sobriété ou pauvreté, that is the question
Pour autant, d’autres éléments nous incitent à nous interroger sur la nécessité de remplacer la notion de « pauvres » par celle de « français en état de sobriété subie » ?
Au-delà de la boutade, issue d’une chronique radio humoristique*, la question se pose réellement lorsque nous constatons par exemple que, au niveau national, RTE teste le « délestage partiel » (division de moitié de la puissance accordée à certains foyers), alors même que l’électronucléaire et les NTE nous assurent en principe des moyens de production suffisants pour garantir l’électricité à tout le monde. Délester pour alimenter les mines de charbon en Allemagne et en Pologne, vous avouerez que c’est original…
Sommes-nous en train de passer de l’économie et de l’utilisation raisonnée de nos moyens de production à une sorte de « pénurie organisée » ? La question mérite d’être posée, au niveau national, mais aussi à celui du CEA.
Surface des lieux de travail, restauration collective : What else ?
Etant destinataire des instructions et des directives de l’état, le CEA est d’ores et déjà concerné.
C’est dans ce cadre que des « expérimentations » sont lancées sur certains sites pour étudier la manière de répondre à la demande de l’état de réduire la surface de bureau accordée aux salariés.
Si l’activité et l’organisation de certaines unités peuvent s’adapter à ce type d’injonction, d’autres ne pourront clairement pas y répondre et les difficultés déjà remontées par certains (notamment les chercheurs pour leurs dispositifs) n’obtiennent que des réponses dilatoires de la direction qui semble estimer –en substance- que ceux-ci auraient été « mal habitués ».
Surtout, il est à craindre que le succès ponctuel de certaines expérimentations de « flex-office », réalisées dans une configuration idéale, n’amène à la tentation de généraliser cette organisation dans des conditions où elle serait beaucoup moins adaptée et accompagnée sans les investissements nécessaires. Nous voyons ainsi, sur Saclay, une différence criante entre les moyens débloqués pour l’expérimentation de « flex-office », conçue comme une véritable vitrine de la Direction dans le bâtiment du siège et l’exiguité du batiment mise en place pour accueillir le « plateau » convergence (avec des entreprises extérieures) durant les trois ans du projet et qu’on pourrait résumer par : « on tasse, on pousse et …ça rentre ».
La restauration collective, est, elle aussi, visée : si l’amélioration de l’offre végétarienne est une bonne nouvelle, la montée en gamme qualitative annoncée en contrepartie de la réduction des parts de protéines animales devra être suivie de (très) près.
Sur Saclay, le contrat est en cours de renouvellement, l’appel d’offre a été émis par la direction qui semble avoir oublié que la restauration collective ne lui était que déléguée par les représentants du personnel (il s’agit en effet d’une activité sociale). La période de 3 ans du futur contrat nous permettra de mesurer la réalité de la montée en gamme qui nous est annoncée.
Et la mobilité douce (IK vélo) alors, on oublie ?
Nous ne pouvons pas terminer un article sur la sobriété énergétique sans évoquer les modes de mobilités douces et la manière de les encourager.
L’UNSA SPAEN déplore que le CEA, prompt à répondre aux exigences de l’état en matière d’économies, soit beaucoup plus réticent à la mise en place de mesures incitatives favorables au pouvoir d’achat des salariés, qui permettraient de promouvoir des modes de mobilité préservant à l’évidence l’environnement.
*Mathieu NOEL, radiofrance