Une récente étude de l’UNEDIC confirme l’impact négatif d’une faible allocation chômage sur l’entrée en formation des moins qualifiés.

Alors que le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) lancé en 2018 avait ciblé comme publics prioritaires les plus éloignés de l’emploi, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes.

Même si le nombre de demandeurs d’emploi accédant à la formation a globalement augmenté, les bas de niveaux de qualifications ne bénéficient pas des parcours certifiants alors qu’ils sont les plus performants pour le retour à l’emploi.

Les freins sont liés à des problématiques périphériques (mobilité, gardes d’enfants) et financières.

Dans le premier cas, même si quelques aides existent, elles sont insuffisamment déployées et trop faibles pour absorber la totalité des contraintes, notamment financières.

D’après les chiffres de l’UNEDIC, 22 % des allocataires ne suivant pas de formation indiquent en effet qu’ils n’en ont pas les moyens financiers (dans le baromètre de la formation et de l’emploi de Centre inffo, ce chiffre est identique pour l’ensemble des actifs).

L’assurance chômage prévoit pourtant une aide via l’allocation d’aide au retour à l’emploi formation (ARE-F) d’un montant d’un peu moins de 700 euros par mois. Existent aussi un complément de formation pour ceux en fin de droits et un report de l’application de la dégressivité pour certaines catégories de demandeurs d’emploi (1).

Démonstration est faite du niveau insuffisant de ces aides. L’étude de l’UNEDIC met clairement en évidence le lien entre allocation journalière et accès à la formation.
La catégorie des séniors est particulièrement pénalisée (écart de 5,8 points par rapport à la catégorie d’allocataire d’âge intermédiaire).

Sécuriser les parcours professionnels par une augmentation des aides

Plus le niveau de l’allocation est faible, plus l’accès à la formation est donc difficile. Logiquement, ces demandeurs d’emploi sont contraints de reprendre un travail rapidement ou de travailler partiellement (intérim par exemple) afin de subvenir à leurs besoins.
Ces allocataires ont ainsi travaillé en moyenne 157 jours dans les 12 mois suivant leur ouverture de droits. A contrario, un droit d’indemnisation plus long facilite le recours à la formation.

Pour l’UNSA, cette étude illustre les lacunes de la politique nationale de formation professionnelle pour un emploi de qualité et durable.

Elle conforte notre opposition à la réforme de l’assurance chômage qui réduit les droits des demandeurs d’emploi et augmente la dégressivité des allocations.
Seule une protection financière renforcée via une augmentation significative de l’ARE-F pourrait permettre de sécuriser les parcours professionnels via des formations certifiantes.
Plus largement, pour l’UNSA, la garantie d’une formation de qualité tout au long de la vie est indispensable pour les actifs en poste ou privés d’emploi.

(1) Report de l’application de la dégressivité pour des périodes de formation
Depuis le 1er décembre 2021 et la mise en application de la dégressivité de l’allocation chômage à partir du 7e mois pour les demandeurs d’emploi de moins de 57 ans dont l’allocation journalière est supérieure à 91,02 €, les périodes de formation inscrites dans le PPAE et celles financées en tout ou partie par le CPF suspendent le décompte des 182 jours indemnisés au terme desquels la dégressivité de l’allocation est applicable (arrêté du 11 mars 2020).

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